« I am my Body, I am my Memory »

afficheIAM

20 -23 juin 2019 Espace Officine Forte Marghera (Venise)

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Dossier I AM MY BODY, I AM MY MEMORY (english)

Les photos de l’exposition et des performances à VENISE

Exposition collective pluridisciplinaire organisée par le collectif Action Hybride:

Je suis mon corps, je suis ma mémoire.
Notre corps a une mémoire: il garde en lui les souvenirs enfouis de nos souffrances d’enfants, de fœtus, et même parfois de celles de nos parents et de nos ancêtres.

Imprimées dans les muscles, les os et jusque dans la chair, ces douleurs résonnent dans notre corps et se réveillent au fil des événements de la vie. La mémoire du corps, c’est partir sur la trace de ces souvenirs profonds que notre esprit a oubliés, mais dont notre organisme se souvient.

Le corps est traversé par la mémoire qui laisse ses traces inscrites dans la chair .
L’expérience de la corporalité – comme de la mémoire: je suis mon corps, au même titre que je suis ma mémoire. Je suis inséré dans le monde corporellement et mon expérience du monde me parvient à travers mon corps. Mais non seulement mon corps absorbe de l’information sur le monde, il est, par rapport à mon œil, un objet – ma propriété autant mon être.

Avoir conscience de son corps, c’est reconnaître, comme le dit Georges Bataille, que nous sommes des êtres discontinu; seulement nous ressentons tous le même vertige devant cet abîme qui nous sépare et que nulle communication ne pourra supprimer. La mémoire du corps se laisse bien plus difficilement oublier que la mémoire mentale.

Le corps reste fidèle à son passé, l’intégrant et l’exprimant dans ses gestes apparemment les plus spontanés. Il suffit de penser à quel point le corps refuse de désavouer ses propres circonstances primitives, intégrant obstinément dans ses accents, ses rythmes et ses postures les signes d’appartenance à un temps et un espace spécifiques.

C’est par cette mémoire incorporée, que le corps individuel intègre le corps social. Car dès son plus jeune âge, le corps se fait « civiliser » : on lui apprend à interagir, selon les normes d’une culture, d’une nation, d’une religion particulières. Ce qui est appris par le corps n’est pas quelque chose que l’on a, que l’on peut représenter devant soi, mais quelque chose que l’on est. La mémoire du corps est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié.

La mémoire recommence par une cicatrice, par un corps souffrant, remémorant, malade, fragile, un corps qui est l’interstice qui relie et sépare de tout.

Nos ordinateurs comportent tous une touche « efface », dont la simple présence vient souligner la fragilité de la mémoire. Mais y a-t-il un mode de mémoire qui résiste à l’effacement ? Une mémoire indélébile et pour ainsi dire incurable ?

L’art seul, peut-être, est à même de fournir une réponse palpable à ces questions. Car si le corps est partout représenté dans l’imagerie contemporaine, et s’il constitue, au même titre que la mémoire, un matériau de base pour de nombreux artistes contemporains, le corps ne montre pas sa mémoire : il agit puisqu’il l’incarne. Et dans la mesure où elle n’emmagasine aucune image ou représentation, la mémoire du corps ne peut « s’effacer » que par la destruction du corps lui-même. C’était pour interroger cette hypothèse, peut-être surtout pour l’inquiéter, que j’ai voulu mettre sur pied cette exposition.

ENGLISH_____________________________________________________________________

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Multidisciplinary Festival of Art

It will start from the 21rst, 22nd and 23rd June from Venice and then we will love to take it to Paris, Berlin and London.

It will take place in a beautiful place – the Officine Forte Marghera, a new artistic space that will be inaugurated on the 2nd June.

“I am my body, I am my memory”, 40 international artists, activists and theorists aiming to create an artistic platform, not only for displaying works of art that includes photography, paintings, installation, performances but it will also become a platform for discussion on important issues related to the human body, and mostly on how memory preserves in itself the buried memories of our suffering as a child, as fetus … and sometimes even that one of our parents and our ancestors.

The body’s memory is what remains when we have forgotten everything.
Memory starts from a scar, from a suffering body, from a sick memory, from a body that is the interstice that connects and separates from everything. Prenatal memory that exists and persists. The fetus has memory, memories exists even after birth. The fetus listens and learns. The responsability of a mother to communicate positively with her child, to create and establish a bond, since the beginning, starting inside the belly.

Memory, to know to forget: Alzheimer’s patients are an example.
The memory of psychological abuses, asylums, prisoners, soldiers affected after wars experience.

The memory of the body, the wounds, the accidents, the traumas, the psychological breakdowns, collapses, the illnesses created by wrong emotions and negative thoughts, our incessant authomatic unhealthy habits, the memory related to deformations before and after birth, mutilations, deadly diseases.

A question raises: Is there a memory mode that resists deletion? An indelible and, so to speak, treatable memory?

Art alone can perhaps provide a palpable answer to these questions; at least we can open discussion, we can think about it, we can share and relate. Because if the body is represented everywhere in the contemporary imagination, and if it constitutes, like memory, a basic material for many contemporary artists, it does not shows its memory but ‘acts’ because it embodies it. And as much as she does not memorize any image or representation, the body’s memory can only be ‘erased’ by the destruction of the body itself.

Gallery: Officine Forte Marghera, Mestre (VE), ITALY
Dates: 20-21-22-23 June 2019

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